FERNANDO GIL (1937-2006)

 

 

Il y a bien des annŽes de cela le premier sŽminaire auquel jĠassistai, au dŽbut de lĠannŽe 1993, me laissa une impression difficilement exprimable et, en tous cas, durable. Fernando Gil tenait son enseignement ˆ LĠEHESS, au 105 du boulevard Raspail. En sortant du cours, le sentiment partagŽ par moi et dĠautres que lĠactivitŽ intellectuelle ne pouvait quĠtre poursuivie, amplifiŽe, continuŽe sans rel‰che sĠimposait. Le Ç sŽminaire des vivants È du Pr. Gil nous Žtait exigeant.

Pourquoi remonter ici le cours du temps ˆ grandes enjambŽes ? Peut-tre parce quĠen se rapprochant du sentiment initial, dans lĠintelligence premire dĠune rencontre on voit mieux les piles dĠun pont que la philosophie tente toujours actuellement de jeter entre lĠignorance et la comprŽhension, entre lĠinsignifiance et lĠintelligibilitŽ. On peroit lˆ lĠincalculable bŽnŽfice de ce qui encore aujourdĠhui doit peut-tre nous tenir lieu de socle stable ˆ partir duquel la connaissance philosophique sera envisagŽe.

A une question parfois harassante pour lĠaspirant philosophe, nous pouvions alors rŽpondre : Ç nous lĠavons È. Et aujourdĠhui encore : Ç nous lĠavons eu È ce ma”tre, ce trs grand ma”tre de science et de philosophie. Je parle de lĠenthousiasme que provoque celui qui nous fait entendre que philosopher est conna”tre – et trs ˆ lĠopposŽ de colporteurs ˆ concentration moutonnire de certaines philosophies contemporaines.

Pour Fernando Gil la philosophie est connaissance sans cesse modifiŽe de ce qui est connu comme de celui qui conna”t. LĠenthousiasme provoquŽ, ai-je dit, se rŽsume sommes toutes en ce succs toujours inŽgalŽ de la transmission : que, non content des contenus de la connaissance et de ses opŽrations soit tout autant transmise lĠexigence elle-mme de conna”tre.

Voilˆ ce quĠon doit dire peut-tre, quand on doit se tenir ˆ quelques mots, de celui qui, pour nous, et au moins en son image vraie, ne cessera jamais de grandir.

 

 

 

O. Capparos

 

Eloge du minimum (F. Gil)

L'énergétique de la pensée (O. Capparos)

Entretien sur Fernando Gil (R.A. Branco)

 

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