UNE SERIE DE REFLETS
1.
JĠchange des paroles
avec des tres absents
La lumire se rpand ;
elle est une musique de
couleurs
que seul mon cÏur entend.
2.
Une balle rebondit, dvale les
escaliers
trouve une pente sans fin
Une balle qui jamais ne sĠarrte
danse
sans se soucier de ce quĠelle
entrane
Et voici quĠelle sĠapproche du
fleuve
disparat dans la substanceÉ
3. Rve sombre
Perdu dans la fort glaciale
la racine des mots
comme une emprise, mĠessouffle
jusquĠ ce que je nĠespre ni
lumire
ni feu
A lĠarrt, fig
je mĠavoue vaincu
ne pouvant plus parler.
4.
Du ciel, lentement recouvert
par les brumes
descend une pluie si fine que
la fracheur donne son poids pour chaque herbe
Une bote rouille Apple Juce
Looza
encore plus rouille
son tour rsonne
LĠodeur de la terre
dans un mouvement inverse,
remonte
et nous laisse seuls face
cette saison annonce.
5. Rve de pierre
Il respire difficilement cette
prsence acre
Il mange le temps
mche la proie qui lĠa vu
natre
Il se demande comment vivre
lĠclat puisque cĠest lĠclat qui lĠa vu natre
Il crie, vers le ciel
et ses paroles sĠenflamment
Son pome, pourtant, danse
avec la lumire
se mlange avec le vent, les
poussires
forme une boule de vie
immdiate.
6.
Un instant fugitif, une lueur
peine
quelques mots esquissant une
mlodie
Le monde criard, alentour
abandonne le tout de lui-mme
La prsence idale de ce qui
fut
lĠinstant o je parle
lĠinstant o je suis
Mon soir
ou mon matin.
7. Tableau
Une rponse plutt quĠune
ombre
- de la patience –
et le temps sĠarrte
tremp — ciel ray par
la vision de lĠartiste.
8.
Un peu trop de clart pourrait
revenir
et se confondre avec cette
ralit trop enracine
sur ce sol qui ne lui
correspond pas.
9. Rve sombre
LĠespace difficile
le feu de chaque jour
Les ruisseaux se tarissent
Une entit lourde voudrait
prendre place
tout cristalliser
- empcher –
La ncessit de lĠaube
plutt que la rumination qui
harnache
nous accroche, dfinitivement,
au pige de lĠImmobile
comme sĠil sĠagissait du
Matre.
Lionel Marchetti