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                                             Volaverunt (L'envol)
 
 
Autrefois, des lignes de lumière prolongeaient la rivière de
mes jambes
sourire était mon unique devise
et les femmes, toutes générations confondues
jalousaient mon aisance
 
Puis j'ai marché sur des terres ingrates
croisant une poignée d'hommes violents ;
leurs caresses cinglantes furent un leurre
tous m'ont abandonnée
profitant de mon adhésion naïve à une cruauté
que je croyais être le sceau d'un amour immense
 
Désormais je reste seule
impassible je les écrase avec mes pieds
comme des porcs
 
Tous sont des porcs
 
Je chante leur mort
et tournoie plus loin, dans ma douleur
 
Un seul m'a aimée et m'aimera encore
lui seul, indemne dans mes pensées
toujours voltige
je suis sa fleur
 
C'est ce grand papillon peint de couleurs flagrantes
que mon père m'offrait pour la parure de mes quinze ans.
 
 

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