Cahier Japonais
Lionel Marchetti
2. 東/西 見渡す限りの人間の都市 誰が信じただろう、 |
2. Est / ouest Cité humaine à perte de vue Qui aurait cru |
3. 渋谷線 電車の中で |
3. Schibuya line Dans le train |
4. 穀物店の店員― 伊勢崎町 甲冑のように黒い その哺乳類のような姿勢が私を怖気づかせる 隣の虫かごの |
4. Le vendeur de graines – Isezaki cho Sept scarabées rhinocéros Kabuto Mushi Leur posture mammifère m’effraye : Seul le sifflet de minuscules grillons |
5. 箱根山(1438M) 硫黄臭い 昔人たちでさえこう言っている、 …山の頂にたどり着いたら 火山のはらわたで茹だった黒たまごを |
5. Hakone-yama (1438m) On marche le long des ruisseaux bouillants Même si les anciens disent : …arrivé au sommet de la montagne Prendre le temps de déguster |
6. 小劇場 地べたにいるよりも叫ぶこと 少しの時間、少しの人生の犠牲 ゲーリー・シュナイダーを読む、 「太陽へ向けて そして、今度は私が旅行を試みるとするなら? |
6. Petit théâtre
Plutôt crier que de rester au sol Le sacrifice d’un peu de temps, d’un peu de vie Lecture de Gary Snyder : « Cap sur le soleil |
7. 箱根 外は、今朝、六時頃 燃えるような 太陽は 南斜面に 闇(光の恋人)、 苦悩が答える:私の思想の暗さのみが |
7. Hakone Dehors, ce matin, vers six heures Le soleil, d’une braise Sur le versant sud L’ombre (amante de la lumière) : Qui pourrait croire à un œil unique Le Tourment répond : seul l’obscur de ma pensée |
8. 大岡川(横浜)
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8. Ooka river (Yokohama) « Croyez-vous que je vous cache quelque chose ?
Benten bridge |
9. 本牧埠頭 溜水の港 いつも、君が頭を上げると |
9. Honmoku FutÔ Port d’eaux mortes Toujours, lorsque tu lèves la tête |
10. 人間の都市 東京湾の上空に着き
巨大で、白い 私の最初の旅行の時には ここから眺められた都市は |
10. Cité humaine En arrivant au dessus de la baie de Tokyo
Gigantesque, blanc N’ayant pu l’observer lors de mes précédents voyages La cité, vue d’ici |
11. 天ぷら たった100円で |
11. Tempura Pour cent yens seulement |
12. 清澄庭園 手のひら位の大きさの一匹の黄色い蝶 |
12. Kiyosumi Tein Un papillon jaune, gros comme la main |
13.お守り それぞれの寺に、 |
13. Omamori gris-gris Pour chaque temple : |
52.都市へ 港や工場から、延々と続くつり橋の上に、 ここから、黒い海原の上をバランスを保って360度、 数多くあるレストランで昼食をとることは可能だが 石油地区から沈黙のうちに幾つか炎が吐き出される 私の心の中で、その時、高梨豊の写真(彼の写真集『都市へ』)が 「みぞれにすっかりぬれたのだから |
52. Toward the city L’autoroute à quatre voies (près de Yokohama Minato Miraï) s’élève, depuis les ports et les industries, sur un interminable pont suspendu et plonge, définitivement… D’ici, à trois cent soixante degrés en équilibre sur les flots noirs Bien qu’il soit possible de déjeuner dans de nombreux restaurants Quelques flammes vomissent en silence depuis les zones pétrolières Dans mon esprit se mélangent alors les photographies graisseuses de Yutaka Takanashi (de sa série Toward the city)à cette phrase acide de Kenji Miyazawa : « La neige fondue m’a complètement mouillé |
翻訳:Michiko SUZUKI
traduit en japonais par Michiko Suzuki
photographies de Yann Leblanc