Le première chose fut de prendre connaissance du musée, situé sur la berge au contact direct du fleuve.
Les salles d'exposition font face au fleuve. Cette situation témoigne avec évidence d'un lien symbolique entre le Musée et le Gange, d'une relation sourde mais puissante entre l'art et le sacré.
J'ai alors décidé d'engager une recherche liée à cette petite île de sable, que l'on ne voit que lorsqu'elle se découvre et apparaît avec la décrue.
Cela me permettrait de fixer à jamais ce temps unique de mon passage. Cette île ne serait plus jamais la même.
Je me suis installé dans le sous-sol du musée. J'ai commencé à chercher, à dresser le territoire aussi réel qu'imaginaire de mon futur travail. Il ne s'agissait pour l'instant que de quelques dessins à l'encre, sur papier. Mais j'ai peu à peu saisi et forgé les intuitions nécessaires à l'étrange appréhension de ce territoire à la fois physique et mental, que représente cette île sur le Gange.
Je me suis décidé à sonder ce lieu afin d'en ramener les éléments constitutifs d'une image topographique.