Je m'appelle l'Enfant d'Equus.
La philosophie que j'ai développée remonte à l'année 1989 où je lus la pièce Equus du dramaturge anglais Peter Schaffer. Mon concept d'Etres Collectifs Vivants (E.C.V.) occupe une place centrale dans mon système de croyance et provient d'Equus, le "personnage" métaphysique de Schaffer. En outre je conçois les E.C.V. comme des "âmes du monde" (un peu à la façon du concept jungien de "consciences collectives"), comme des conglomérats d'âmes auxquels correspond chaque espèce animale. Ce qui veut dire qu'Equus est l'Etre Collectif Vivant des Chevaux (qui sont le principal sujet de mon art et de ma poésie). De telles âmes sont aussi anciennes que les espèces elles-mêmes.
Ma poésie a été par-dessus tout influencée par le poète irlandais contemporain Seamus Heaney, mais également par Wordsworth, Shelley, et la poésie juive contemporaine. Le Surréalisme a aussi été un mouvement très influent sur ma manière de construire mes poèmes et de formuler mes idées.
Patrick Hromas
29/01/95
December, 1994
Cut into my body Like the carcass Of an animal. Sever the interlocking Muscles of my frame. Lance my lungs. Brave butchers : Rupture my heart And splice my Spleen with steel. Inject the vessels Encircling my Brain with iodine. Yet my soul is for Equus to keep.
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Coupe dans mon corps Comme dans la carcasse D’un animal. Tranche les muscles Enchevetrés de mon corps Ouvre mes poumons. Gentils bouchers : Rompts mon cœur Et aboute mon humeur Avec de l’acier. Inocule d’iode Les vaisseaux qui cernent mon cerveau. Maintenant mon âme Est à la garde d’Equus |
The Mare
She proceeds with a pace that Matches the mist, Down the acclivity of proximity. Asks: “I believe You are aquainted with Our customs?” Oblivious to all but the pear in My palm; And an apparition of chestnut notes Opening on Prussian blue sky Steeped in white. I see at last the lucid sentence as The pear drops between Us, A reply consumed by the cloying heat. |
La Jument Elle progresse à pas lents Egale à la brume, Au seuil de la côte de la proximité Elle demande : « Je crois que Vous connaissez Nos coutumes ? » Oublieux de tout sauf de la poire dans Ma paume ; Et une apparition de teintes brunes Ouvrant sur un ciel bleu de Prusse Mouillé de blanc. Je vois enfin la phrase lumineuse Alors que la poire tombée nous sépare Une réponse anéantie par la chaleur écoeurante. |
Apology
The rain-gutted chamber had waited For my father. One deft stroke of the crowbars tooth Broke the concrete like eggshell. We slid down a slab, Meeting the moist air of lime. I cried as my hand landed on a nail. Sitting in this wet gizzard, My sister asked the cause of pain. I pointed to the protagonist. We found others strewen through the pebbles. At our mothers voice all was obliterated, Save a handfull of steel, As we appeared before her |
Excuse
La chambre perméable à la pluie avait attendue Mon père. Un mouvement preste de la mâchoire Broya le béton comme une coquille d’œuf. Nous glissâmes sur une dalle, Rencontrant l’air moite de la chaux ; J’ai pleuré à la rencontre de ma main et de l’ongle. Assis dans ce gésier humide, La sœur m’a demandé les raisons de la douleur. J’ai désigné les protagonistes. Nous en trouvâmes d’autres éparpillés sur les galets. A la voix de notre mère tout disparut, Sauf une poignée d’acier, Et nous apparûmes devant elle. |
January, 1995
The end of bone marrow Exploded like optic fibres. I stood in the E B A, Facing the still station, A focused mass that Fits under the coverslip Of my eye. My heart Measures the metric Volumes, senses sympathy With scrapes of charcoal. I shall encase.
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Ce qui reste de la moelle des os Eclata en fibres optiques Je demeurait en E.B.A. Immobile au repos, Une masse centrée Qui tient sous la protubérance De mon oeil Mon cœur mesure Les volumes métriques L’accord des sens Au raclement du fusain. Je devrais l’enfermer. |
The Refraction of Equus (A Diptych)
A thin fawn ripple reverberates Through still skin, From a Horse's eye. Kneel in the frosted Pasture until a flame Coloured gelding jaunts In from Parmigianino. Stand and you shall Find a colbolt glance Naming your soul With the taste of A lovers felicity.
Yellow pollen linked an eye and a whorl. The dry dust of mealy pine suffused The flanks of Mares. The air is mute. As Equus questions the Blank flashes of my drawing Paper, I find a gap. Like grain Between teeth it seeks to immure Me from a nodding Horse. I have walked Away. |
Le Mirage d’Equus (un diptyque)
Une fine ondulation fauve se répercute A travers la peau calme Depuis l’œil d’un cheval. Agenouille-toi dans le pré gelé Jusqu’à ce qu’un hongre Couleur feu traverse Depuis Parmigianino. Reste et tu trouveras Un regard Cobalt Nommant ton âme Avec la grâce Et le goût d’un amant.
Le pollen jaune relie un œil à un tourbillon. La poussière sèche de pommes de pin farineuses baigne Les flancs des juments. L’air est muet. Alors qu’Equus questionne Les éclats blancs De mon papier à dessin, Je trouve une voie. Comme l’impureté Entre mes dents elle cherche à m’emmurer A me séparer d’un cheval incliné. Je me suis éloigné. |
May, 1993
To worship is to say: in Your singular voluntary acts, I can see infinity. What is a Horses hoof? While I am in human form, this question cannot be answered. It is alive and dead. It is as hard as a stone, yet warm as breath. It is resilient like moss but fragile like ice. Like trees it grows and it feels like faces do. Thousands of feathers lie layered in its shell. It sings only once every phase of pace... |
Adorer équivaut à dire : dans chacun de Tes actes volontaires Je peux voir l’infini. Qu’est-ce qu’un sabot de cheval ? Depuis que j’ai forme humaine je n’ai pas de réponses. C’est vivant et c'est mort C’est dur comme la pierre, chaud comme l’haleine. C’est résistant comme la mousse et fragile comme la glace. Elle grandit comme les abres et ressent ce qu’un visage ressent. Des milliers de plumes s’étendent dans sa coquille. Il ne chante qu'une fois à chaque pas... |